I VÈSPARI
Office des ténèbres - I Vèspari
Les solennités de Pâques sont un des moments essentiels de la liturgie catholique. Elles commémorent la mort du Christ, sa mise au tombeau, sa descente en Enfer et sa résurrection.
Les offices des ténèbres font partie des offices de lecture, les heures canoniales qui, sur fond de tradition hébraïque, permettent de lire ou cantiller les 150 psaumes et cantiques des Testaments dans la semaine. Ce sont des offices sans sacrements.
Fixés au VIIIe siècle, les offices des ténèbres prennent place à l'apogée des célébrations de Pâques, c'est à dire aux trois derniers jours de la Semaine sainte, le Triduum Sacrum, en réunissant les Matines (la fin de la nuit) et les Laudes (le début du jour), d'où le nom d'Office des ténèbres.
Le texte des leçons de Ténèbres provient des cinq premiers chapitres des Lamentations de Jérémie contenues dans l’Ancien Testament. Le prophète y pleure la ruine de Jérusalem en 586 avant Jésus-Christ et la souffrance du peuple qui en fut chassé, tout en exhortant celui-ci au repentir. Chaque lamentation, excepté la troisième du vendredi, se divise en versets précédés d’une lettre hébraïque dans l’ordre de l’alphabet (Aleph, Beth, Ghimel, Daleth…), souvenir de la langue dans laquelle les lamentations ont été écrites. Les Ténèbres ont jouit d'une grande popularité.
Au centre de la dramaturgie est un chandelier triangulaire à quinze bougies qu'on éteint progressivement après chacun des psaumes. Les cierges représentent les onze apôtres fidèles, les trois Marie et le Christ. Le dernier cierge au sommet du chandelier symbolise le Christ. Après le 14e psaume, on le cache derrière l'autel pour évoquer les ténèbres de la crucifixion. On chante le Mìsere, et le public fait du vacarme (en frappant le sol avec les missels par exemple, ou des bâtons) pour simuler le tremblement de terre évoqué dans le Testament, mais aussi pour chasser les démons, selon les rites.
Puis, on ramène le cierge caché, symbolisant ainsi la résurrection.